12/01/2015
NOUVEAU EN LIBRAIRIE : HISTOIRES DE MIGRANTS. Africains de l'Ouest, Domiens et Haïtiens
Diffusion L'HARMATTAN. Éditions LES IMPLIQUÉS.
Mario Blaise
ISBN : 978-2-343-05369-1
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=45617
À la fois enquête et fiction, ce récit retrace les vies de plusieurs personnages qui ont quitté leur pays natal pour des raisons politiques, économiques ou autres, persuadés de trouver une vie meilleure en France.
Les tribulations d'Estéram Toussaint, Abderamane Dia, Anne-Marie Lochard et les autres dénotent que leurs vies ne furent pas de longs fleuves tranquilles. Ils eurent à se battre, souvent le nœud de l'angoisse à la gorge, pour assurer leur subsistance et envoyer de l'argent au pays. Ces combats furent d'autant plus difficiles qu'ils durent se colleter avec les difficultés d'un nouvel environnement plutôt hostile, difficultés qu'ils sous-estimaient, pour utiliser un euphémisme. Nombre d'observateurs avertis pensent que les migrants sont de véritables héros.
Les pères sont venus, les mères et les enfants les ont rejoints, certains enfants sont arrivés tout seuls comme dans la tragédie dite des enfants de la Creuse, d'autres sont nés en France.
Le narrateur fait la relation entre la présence de ces migrants et le rayonnement de l'ex-Empire colonial français.
Fromager ou kapotier. Sénégal 1988
Utilisé pour la fabrication des pirogues
Baobab : emblème du Sénégal
Peut atteindre 25 m de diamètre
Banlieue de Dakar 1988
Île de Gorée. Sénégal 1988
Mbour. Sénégal 1988 Air Force One
Marché Kaolack. Sénégal 1988
Port-au-Prince 2004. Monument du bicentenaire de l'Indépendance
Port-au-Prince 2012 Le Rex Théâtre délabré
Port-Salut (Haïti) 2012
Île de la Réunion. 2001
Île de la Réunion 2001
Île de la Réunion 2001
Sourire d'enfant
Région Saint-Denis de la Réunion 2001
Sud Réunion
Marché Fort-de-France 1990
Basse-Terre Guadeloupe 1989
09:59 Publié dans Livre | Tags : france noire, migrants | Lien permanent | Commentaires (0)
11/01/2015
Extrait HISTOIRES DE MIGRANTS : un Sénégalais
On comptait tant sur Abderamane dans un pays qui vivait en grande partie de transferts extérieurs faramineux, supérieurs à ceux de ses voisins. Le Sénégal est très pauvre en richesses naturelles. Le pays vit de la pêche, du tourisme et surtout de l'agriculture pour 70% de la population. Les nouvelles politiques agricoles et industrielles mises en place avaient échoué. La production arachidière qui assurait l'essentiel des recettes de l'État dans les années 60-70 était en déficit. Le Fonds Monétaire International avait imposé au président Diouf un plan d'ajustement structurel. Ce qui en clair signifiait que l'Etat sénégalais avait dû dégraisser, licencier. Plein de petits fonctionnaires, soutiens de familles, étaient passés à la trappe. Les villages mouraient. Les petits commerces fermaient, faute de clients, à commencer par les épiceries. Le pays devait faire face en 1988 à une invasion de criquets pèlerins qui résistaient aux insecticides et ravageaient les champs agricoles
Tout compte fait, Abderamane pensa que le retour serait pour plus tard.
Village sur le route de la Casamance.1988
Sénégal 1988. Invasion de criquets
Marché de Kaolack. Sénégal 1988
Petite Côte. Sénégal 1988
Petite Côte. Sénégal 1988
09:58 Publié dans Livre | Tags : afrique, migration. france noire | Lien permanent | Commentaires (0)
Extrait HISTOIRES DE MIGRANTS : un Haïtien
Estéram évoquait souvent devant ses compatriotes le concept de "nation noire internationale" et frayait avec beaucoup de Noirs de Saint-Denis et du 18e arrondissement de Paris, Africains et Haïtiens. Voilà qu'il se mit à vouloir les convaincre de la responsabilité des diasporas en tant que vecteurs de développement économique dans le pays d'origine.
Quoique de confession protestante, il avait été interpellé et séduit par l'héroïque histoire d'un certain père Pedro qui avait construit à Madagascar 17 villages pour environ 3000 familles parmi les plus démunies. Il pensa sérieusement pouvoir s'inspirer de ces merveilleuses expériences pour lutter un peu contre la précarité des logements, la multiplication des taudis dans son pays d'origine, insérer socialement et économiquement des familles très pauvres. Ce serait bien de créer, pensait-il, une association qui donnât le coup d'envoi à ce projet humanitaire dans l'espoir qu'il serait relayé par d'autres acteurs déjà sur place. Et ce samedi, en marge de cette manifestation culturelle, il avait pensé briefer les plus proches de ses compatriotes. C'était sa nouvelle marotte.
Haïti 2012.
Campagne haïtienne. 2012
Antananarivo. Madagascar 2008
Le Père Pedro. Messe du dimanche matin
Région d'Antananarivo 2008
Un des villages construits par l'association du Père Pedro
Région d'Antananarivo 2008
09:57 Publié dans Livre | Tags : diaspora, haïti, migration | Lien permanent | Commentaires (0)
Extrait HISTOIRES DE MIGRANTS : une Antillaise
Tous ceux qui connaissaient Anne-Marie trouvaient que la générosité rayonnait de chacun de ses pores. Elle comptait parmi ces êtres dont les yeux, pétillant de joie, reflétaient une illumination intérieure transcendante.
Ce petit bout de femme, à l'aise en elle-même, bien proportionnée, à la fois vive et sereine, semblait avoir dénoué tous les nœuds qui avaient pu se former en elle, bien que son enfance ressemblât un peu à celle de Cosette. Élevée dans une famille monoparentale, elle n'avait de surcroît jamais connu son père biologique et vu défiler beaucoup d'hommes à la maison sans que sa mère ne pût en garder un seul.
Palmiers royaux. Guadeloupe 1990
Marie Galante 1991
Martinique 1989
Saint-Martin 1991
09:55 Publié dans Livre | Tags : guadeloupe, martinique, migration. | Lien permanent | Commentaires (0)
Extrait HISTOIRES DE MIGRANTS : un Réunionnais
Alors que Maryse Lochard, la future mère d'Anne-Marie, était majeure et vaccinée quand elle quitta les Antilles, le petit Denis avait encore toutes ses dents de lait quand il débarqua à Paris. Il fut dirigé vers le centre de Guéret en Creuse avant d'être confié à une famille de Mende, en Lozère. Quelques années plus tard, il rencontra des garçons de son île natale dans une exploitation agricole. Ils y travaillaient tous en qualité de main d'œuvre gratuite. Beaucoup de ces enfants déportés de l'île de la Réunion devinrent agriculteurs, d'autres chômeurs. Il y eut aussi des dépressions, des dégâts psychologiques importants et même des suicides. L'hôpital psychiatrique de Guéret aurait accueilli par la suite beaucoup de Réunionnais de la Creuse.
Le futur pompier et deux de ses collègues prirent la fuite et décidèrent de voler de leurs propres ailes.
Anne avait souvent remarqué que son ami éludait toutes les interrogations qui pouvaient porter sur sa personne, qu'il était même un peu gêné par toute allusion concernant ses origines. Par délicatesse, elle avait donc décidé de ne pas le pousser dans ses retranchements sans comprendre en même temps que Denis souffrait de ne pouvoir se livrer, de n'être plus en mesure de s'attacher à quiconque. Il était un être en cavale. Fuyait, fuyait, se fuyait lui-même.
Il semblait avoir adopté la devise du pompier : « Oublier ce qui a été détruit. Sauver ce qui peut l'être. »
Quelques photos de l'Île de la Réunion 2001
09:49 Publié dans Livre | Tags : la réunion, migration. france noire | Lien permanent | Commentaires (2)