22/04/2021
LE LIVRE DU JOUR : LE VIEIL HOMME ET LA VIE HAÏTI, LE RÊVE ÉVANOUI
15 MARS 2021
Charles de Gaulle aurait dit que la vieillesse est un naufrage. L'approche de la retraite, les douleurs articulaires, le glas des espérances sont le prélude à la fin de la vie.
Avec LE VIEIL HOMME ET LA VIE, Mario Blaise, né en Haïti en 1943, fait le constat des changements inhérents au poids des années et du désert que devient le quotidien, les amis et les parents de sa génération disparaissant les uns après les autres. LE VIEIL HOMME ET LA VIE, c'est aussi Haïti, le rêve évanoui, l'espoir d'une démocratie et d'un renouveau après la dictature duvaliériste. Malheureusement, la Perle des Antilles s'enfonce dans la misère et le chaos. À près de quatre-vingts ans, Mario Blaise se doute que ce changement espéré, ce n'est pas lui mais ses enfants ou petits enfants qui le verront. Mais un atout reste implanté en lui : celui de la sagesse.
LE VIEIL HOMME ET LA VIE Haïti, le rêve évanoui de Mario Blaise L' Harmattan 168 pages 18 €
Retrouvez À L' ÉCOUTE DES LIVRES chaque mercredi à 18h30 sur Radio Massabielle (97.8 Mhz et 101.8 Mhz)
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09/04/2021
ALLADA. BÉNIN. Octobre 2013. SOUVENIR DU PÈLERINAGE AU MÉMORIAL TOUSSAINT LOUVERTURE
ALLADA. BÉNIN. Octobre 2013. SOUVENIR DU PÈLERINAGE AU MÉMORIAL TOUSSAINT LOUVERTURE
Le père de Toussaint, fils du premier roi d'Allada, fut déporté à Saint Domingue pour avoir déplu au souverain. À Allada, depuis l'an 2000, une cérémonie officielle commémore chaque année le 7 avril l'anniversaire de la mort du Général Toussaint Louverture, père de l'Indépendance haïtienne.
Récit complet de ce voyage au Bénin dans RETOUR AUX RACINES, un Haïtien au Bénin. Mario Blaise Editions L'Harmattan Paris 2014. ISBN : 978-2-343-03653-3
https://www.editions-harmattan.fr/livre-retour_aux_racines_un_haitien_au_benin_mario_blaise-9782343036533-43445.html
https://www.amazon.fr/s?k=Retour+aux+racines+Un+Ha%C3%AFtien+au+B%C3%A9nin&i=stripbooks&__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&ref=nb_sb_noss
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02/04/2021
CAUSERIE AUTOUR DE RETOUR AU PAYS NATAL
https://www.youtube.com/watch?v=O74Dp27MESw
Dans une librairie parisienne, causerie autour du livre de Mario Blaise : RETOUR AU PAYS NATAL. Haïti, Petit-Goâve. Éditions L'Harmattan Paris 2013. ISBN : 978-2-336--29172-7
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LE FLAMBOYANT ET LES JEUNES GENERATIONS
"Quand tu ne sais plus où tu vas, demande-toi d'où tu viens" (proverbe africain).
Le Flamboyant relate la vie quotidienne en Haïti dans les années 1950. Il touche souvent des enfants partis tôt du pays, parfois adoptés ou nés à l'étranger. Ils ignorent en effet tout de nos us et coutumes. J'éprouve un réel plaisir à recevoir leurs courriels de remerciement auxquels je ne manque pas de répondre.
Le Flamboyant. Mario BLAISE - Editions L'Harmattan Paris 2002.
ISBN : 2-7475-2725-5. 208 pages…
https://www.editions-harmattan.fr/livre-le_flamboyant_mario_blaise-9782747527255-1777.html
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09/11/2020
LE NOUVEAU LIVRE DE MARIO BLAISE
ISBN : 9782343216133
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=67278
« Pour certains jeunes, je suis quasiment transparent malgré ma grande taille et ma forte carrure. Ils gardent la tête plongée dans leur smartphone ou discutent entre eux sans me jeter le moindre regard. Quand je croise des adolescents sur un trottoir étroit, je sais que c'est le plus souvent à moi de céder la place parce qu'ils ne bougeront pas. D'ailleurs, ils ne me voient même pas. »
Et le vieil exilé que je suis a beaucoup espéré que la situation politique, sociale et économique d'Haïti s'arrangerait un jour. Je suis triste de me rendre à l'évidence que les changements - s'il y en a un jour - ne se feront pas de mon vivant. C'est quotidiennement que j'assiste à la ruine de mes espoirs, déjà bien hébétés, que j'entends sonner le glas de mes espérances.
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29/08/2016
INVITATION
Pour le lancement de mon nouvel ouvrage,
LES LARMES D'HAÏTI
ISBN : 978-2-343-09421-2
Editions L'Harmattan
Collection Lettres des Caraïbes
Une Rencontre-Signature sera organisée
le vendredi 16 septembre 2016 de 19h à 21h
Espace L'Harmattan 21 bis, rue des Ecoles
75005 PARIS. Métro Maubert-Mutualité.
COCKTAIL
16:05 Publié dans Livre | Tags : haïti, histoire | Lien permanent | Commentaires (0)
03/06/2016
NOUVEAU : LES LARMES D'HAÏTI, roman historique de Mario Blaise
Le Lambi ou Strombe géant, symbole de la révolte des Esclaves
Les larmes d'Haïti
Éditions L'Harmattan
Collection: Lettres des Caraïbes
ISBN 978-2-343-09421-2. Juin 2016. 241 pages.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=50853
Quel a été le destin des esclaves noirs venus d'Afrique et transportés à Saint-Domingue, la plus riche colonie française de l'époque ?
Comment ont-ils pu se libérer, enterrer Saint-Domingue et faire naître Haïti ?
Où sont alors passés les enfants que les colons-blancs ont eus pendant des siècles avec les négresses ? Comment se sont-ils comportés ?
Les larmes d'Haïti brosse les parcours palpitants de deux familles haïtiennes, une lignée noire et une lignée mulâtre, depuis le XVIIIe siècle jusqu'à nos jours alors que se déroule l'histoire tourmentée du pays.
16:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)
02/02/2015
AVIS DE PARUTION & INVITATION
A l'occasion de la sortie de mon nouvel ouvrage :
HISTOIRES DE MIGRANTS. Africains de l'Ouest, Domiens et Haïtiens.
ISBN : 978-2-343-05369-1
Diffusion L'Harmattan. Éditions Les Impliqués.
Une Rencontre-Signature sera organisée autour d'un verre
le jeudi 26 mars 2015 de 19h à 21h
Espace L'Harmattan 21 bis, rue des Ecoles 75005 PARIS.
Métro Maubert-Mutualité, ligne 10
09:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
12/01/2015
NOUVEAU EN LIBRAIRIE : HISTOIRES DE MIGRANTS. Africains de l'Ouest, Domiens et Haïtiens
Diffusion L'HARMATTAN. Éditions LES IMPLIQUÉS.
Mario Blaise
ISBN : 978-2-343-05369-1
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=45617
À la fois enquête et fiction, ce récit retrace les vies de plusieurs personnages qui ont quitté leur pays natal pour des raisons politiques, économiques ou autres, persuadés de trouver une vie meilleure en France.
Les tribulations d'Estéram Toussaint, Abderamane Dia, Anne-Marie Lochard et les autres dénotent que leurs vies ne furent pas de longs fleuves tranquilles. Ils eurent à se battre, souvent le nœud de l'angoisse à la gorge, pour assurer leur subsistance et envoyer de l'argent au pays. Ces combats furent d'autant plus difficiles qu'ils durent se colleter avec les difficultés d'un nouvel environnement plutôt hostile, difficultés qu'ils sous-estimaient, pour utiliser un euphémisme. Nombre d'observateurs avertis pensent que les migrants sont de véritables héros.
Les pères sont venus, les mères et les enfants les ont rejoints, certains enfants sont arrivés tout seuls comme dans la tragédie dite des enfants de la Creuse, d'autres sont nés en France.
Le narrateur fait la relation entre la présence de ces migrants et le rayonnement de l'ex-Empire colonial français.
Fromager ou kapotier. Sénégal 1988
Utilisé pour la fabrication des pirogues
Baobab : emblème du Sénégal
Peut atteindre 25 m de diamètre
Banlieue de Dakar 1988
Île de Gorée. Sénégal 1988
Mbour. Sénégal 1988 Air Force One
Marché Kaolack. Sénégal 1988
Port-au-Prince 2004. Monument du bicentenaire de l'Indépendance
Port-au-Prince 2012 Le Rex Théâtre délabré
Port-Salut (Haïti) 2012
Île de la Réunion. 2001
Île de la Réunion 2001
Île de la Réunion 2001
Sourire d'enfant
Région Saint-Denis de la Réunion 2001
Sud Réunion
Marché Fort-de-France 1990
Basse-Terre Guadeloupe 1989
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11/01/2015
Extrait HISTOIRES DE MIGRANTS : un Sénégalais
On comptait tant sur Abderamane dans un pays qui vivait en grande partie de transferts extérieurs faramineux, supérieurs à ceux de ses voisins. Le Sénégal est très pauvre en richesses naturelles. Le pays vit de la pêche, du tourisme et surtout de l'agriculture pour 70% de la population. Les nouvelles politiques agricoles et industrielles mises en place avaient échoué. La production arachidière qui assurait l'essentiel des recettes de l'État dans les années 60-70 était en déficit. Le Fonds Monétaire International avait imposé au président Diouf un plan d'ajustement structurel. Ce qui en clair signifiait que l'Etat sénégalais avait dû dégraisser, licencier. Plein de petits fonctionnaires, soutiens de familles, étaient passés à la trappe. Les villages mouraient. Les petits commerces fermaient, faute de clients, à commencer par les épiceries. Le pays devait faire face en 1988 à une invasion de criquets pèlerins qui résistaient aux insecticides et ravageaient les champs agricoles
Tout compte fait, Abderamane pensa que le retour serait pour plus tard.
Village sur le route de la Casamance.1988
Sénégal 1988. Invasion de criquets
Marché de Kaolack. Sénégal 1988
Petite Côte. Sénégal 1988
Petite Côte. Sénégal 1988
09:58 Publié dans Livre | Tags : afrique, migration. france noire | Lien permanent | Commentaires (0)
Extrait HISTOIRES DE MIGRANTS : un Haïtien
Estéram évoquait souvent devant ses compatriotes le concept de "nation noire internationale" et frayait avec beaucoup de Noirs de Saint-Denis et du 18e arrondissement de Paris, Africains et Haïtiens. Voilà qu'il se mit à vouloir les convaincre de la responsabilité des diasporas en tant que vecteurs de développement économique dans le pays d'origine.
Quoique de confession protestante, il avait été interpellé et séduit par l'héroïque histoire d'un certain père Pedro qui avait construit à Madagascar 17 villages pour environ 3000 familles parmi les plus démunies. Il pensa sérieusement pouvoir s'inspirer de ces merveilleuses expériences pour lutter un peu contre la précarité des logements, la multiplication des taudis dans son pays d'origine, insérer socialement et économiquement des familles très pauvres. Ce serait bien de créer, pensait-il, une association qui donnât le coup d'envoi à ce projet humanitaire dans l'espoir qu'il serait relayé par d'autres acteurs déjà sur place. Et ce samedi, en marge de cette manifestation culturelle, il avait pensé briefer les plus proches de ses compatriotes. C'était sa nouvelle marotte.
Haïti 2012.
Campagne haïtienne. 2012
Antananarivo. Madagascar 2008
Le Père Pedro. Messe du dimanche matin
Région d'Antananarivo 2008
Un des villages construits par l'association du Père Pedro
Région d'Antananarivo 2008
09:57 Publié dans Livre | Tags : diaspora, haïti, migration | Lien permanent | Commentaires (0)
Extrait HISTOIRES DE MIGRANTS : une Antillaise
Tous ceux qui connaissaient Anne-Marie trouvaient que la générosité rayonnait de chacun de ses pores. Elle comptait parmi ces êtres dont les yeux, pétillant de joie, reflétaient une illumination intérieure transcendante.
Ce petit bout de femme, à l'aise en elle-même, bien proportionnée, à la fois vive et sereine, semblait avoir dénoué tous les nœuds qui avaient pu se former en elle, bien que son enfance ressemblât un peu à celle de Cosette. Élevée dans une famille monoparentale, elle n'avait de surcroît jamais connu son père biologique et vu défiler beaucoup d'hommes à la maison sans que sa mère ne pût en garder un seul.
Palmiers royaux. Guadeloupe 1990
Marie Galante 1991
Martinique 1989
Saint-Martin 1991
09:55 Publié dans Livre | Tags : guadeloupe, martinique, migration. | Lien permanent | Commentaires (0)
Extrait HISTOIRES DE MIGRANTS : un Réunionnais
Alors que Maryse Lochard, la future mère d'Anne-Marie, était majeure et vaccinée quand elle quitta les Antilles, le petit Denis avait encore toutes ses dents de lait quand il débarqua à Paris. Il fut dirigé vers le centre de Guéret en Creuse avant d'être confié à une famille de Mende, en Lozère. Quelques années plus tard, il rencontra des garçons de son île natale dans une exploitation agricole. Ils y travaillaient tous en qualité de main d'œuvre gratuite. Beaucoup de ces enfants déportés de l'île de la Réunion devinrent agriculteurs, d'autres chômeurs. Il y eut aussi des dépressions, des dégâts psychologiques importants et même des suicides. L'hôpital psychiatrique de Guéret aurait accueilli par la suite beaucoup de Réunionnais de la Creuse.
Le futur pompier et deux de ses collègues prirent la fuite et décidèrent de voler de leurs propres ailes.
Anne avait souvent remarqué que son ami éludait toutes les interrogations qui pouvaient porter sur sa personne, qu'il était même un peu gêné par toute allusion concernant ses origines. Par délicatesse, elle avait donc décidé de ne pas le pousser dans ses retranchements sans comprendre en même temps que Denis souffrait de ne pouvoir se livrer, de n'être plus en mesure de s'attacher à quiconque. Il était un être en cavale. Fuyait, fuyait, se fuyait lui-même.
Il semblait avoir adopté la devise du pompier : « Oublier ce qui a été détruit. Sauver ce qui peut l'être. »
Quelques photos de l'Île de la Réunion 2001
09:49 Publié dans Livre | Tags : la réunion, migration. france noire | Lien permanent | Commentaires (2)
30/09/2014
Dédicace
Je dédicacerai mes livres sur Haïti le samedi 4 octobre 2014
à la librairie Pierre Lecut, 2 rue Stalingrad 95120 ERMONT
http://www.journaldefrancois.fr/seance-dedicace-de-mario-blaise-ecrivain-eaubonnais-ermont.htm
19:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
24/05/2014
NOUVEAU Chez l'Harmattan : RETOUR AUX RACINES. Un Haïtien au Bénin.
Au Bénin, anciennement Dahomey, un homme débarque un beau jour, à la rencontre de la contrée présumée de ses ancêtres, ce pays qui est pour lui une sorte d’ailleurs doublé d’un autrefois.
- Vous êtes donc de Haïti. Vous avez couvert tout ce chemin pour venir nous voir. Merci, merci.
Nous nous sentons entraînés l’un vers l’autre par un vif courant de sympathie. Il me prend dans ses bras, me serre à m’étouffer. L’émotion est au comble. J’entends battre mon coeur. Mes yeux s’embuent de larmes. Un instant interdit, il ne me sort aucune parole de la bouche puis je réplique, m’essuyant nerveusement les yeux : « Je me sens comme chez moi ici. »
- Mon rêve, fit pensivement mon interlocuteur, c’est de voir beaucoup d’enfants d’Amérique revenir fertiliser la terre d’Afrique.
Rencontre-signature le mercredi 25 juin 2014 à 19h
Espace L'Harmattan, 21 bis rue des Ecoles 75005 Paris
Métro Maubert-Mutualité
Porte du Non-retour Ouidah (Bénin) 2013
Statue de Toussaint Louverture. Allada Bénin 2013
Mémorial de Zomachi. Sur la route des esclaves (Bénin) 2013
Panneau sculpté représentant la première révolte des esclaves du Bois Caïman (Haïti) en Aout 1791
Plage de Ouidah (Bénin) 2013
De cette plage sont partis environ deux millions d'esclaves pour Haïti et Salvador de Bahia (Brésil)
Grand Popo 2013. ZEM : moyen de transport urbain au Bénin.
Ganvié 2013. Enfants se rendant à l'école
Cité lacustre de Ganvié 2013. " la Venise de l'Afrique"
Natitingou 2013. Taxis-brousse
Cotonou 2013. Marché Dantokpa
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23/05/2014
Extrait long Retour aux racines : Le pays Somba
Avec les Bétammaribé
- Abo, salut.
- M’Bo, comment ça va ?
- Tintin, ça va (en remuant les épaules) .
Nous posons les pieds pour la première fois dans un village Somba, accompagnés, j’insiste, d’un enfant du pays qui, de plus, connaît tout le monde. Il est chez lui et nous sommes ses invités. Les tatas sont isolées car le garçon adulte doit s’éloigner pour construire sa maison. Trois générations nous accueillent. Les enfants sont les plus nombreux. Dans la cour, un faux cajou qui assure un peu d’ombre en saison sèche abrite deux jeunes femmes, l’une pile le mil, le front couvert d’un emplâtre de feuilles, l’autre le vanne. Un généreux pamplemoussier jouxte un petit puits d’où une adolescente nubile puise de l’eau dans une calebasse.
Les tâches sont bien réparties. La chasse est réservée aux hommes. La pêche aux femmes. Si le vieil éléphant sait où trouver l’eau, les Bétammmaribé connaissent toutes les ressources de la nature. Les fruits du faux cajou sont utilisés sous forme de poudre blanche que les femmes sèment dans les rivières pour endormir les poissons. Ses feuilles, bouillies, facilitent les accouchements. La famille cultive de toutes petites tomates, du maïs, du riz de montagne qui nécessite peu d’eau, des petits piments rouges, du millet, du sorgho, du tabac, de la menthe sauvage et de la citronnelle qui, jetées sur des braises, chassent les moustiques.
Un mince jeune homme, debout dans un coin, attend la fin de la récolte pour sa circoncision car toutes les cérémonies ont lieu pendant la saison sèche. Le torse nu, couvert de gris-gris, la tête enroulée d’un bonnet noir, il porte une multitude de fins bracelets de différentes couleurs ainsi que des perles et des cauris au cou, ces coquillages de porcelaine qui servaient autrefois de monnaie. En attendant son initiation, il joue d’une longue flûte, s’arrête de temps en temps et sourit gracieusement.
Un père de famille de 80 ans passe sa journée allongé sur une natte, le dos contre le tronc d’un manguier. Torse nu, les yeux pétillants de malice, il porte un pantalon noir qui s’arrête au dessus de ses chevilles et, à chaque poignet, un bracelet de métal. Son crâne supporte peu de cheveux ; par contre une barbe de quelques jours lui cache le visage. Il est si maigre qu’on lui voit les côtes et les clavicules. À côté de lui, un coui22, contient un fond de nourriture qu’il a eu du mal à terminer. Le patriarche fume du tabac naturel de sa cour. Il fume et réfléchit toute la journée. A portée de mains, une poterie en argile contient un feu de braises fait de bouses de vache recouvertes de noyaux de mangues séchées. Le feu est permanent, à l’usage unique de sa pipe. Son grand âge est un miracle car l’espérance de vie est de 60 ans. Il n’est pas malade apparemment, ne consulte aucun guérisseur, ni aucun médecin. Un beau jour, il s’éteindra et son feu de braises aussi. On ne sait pas toujours de quoi meurent les gens dans ce pays. Une grande pierre plate est posée sur une cheminée d’où s’échappera une fumée le jour de sa mort. Cette pierre lui servira de stèle. C’est aussi sous ce manguier que les hommes se réunissent pour prendre les décisions concernant la famille.
2013. Terrasse d'une tata somba. Chambres et petits piments rouges au soleil
Village somba 2013
Le grand-père bétammaribé réfléchit et fume du tabac naturel. 2013
Le jeune homme attend la fin de la récolte pour sa circoncision.
L'ancienne que l'âge a anoblie. 2013
Baobab 2013
2013 Avec les Bétammaribé
Au travail 2013
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22/05/2014
Extrait court Retour aux racines : Au marché de Parakou
Nos chauffeurs de zem ne nous quittent pas. Bèbè, le plus entreprenant, le plus chaleureux, le plus prolixe, celui qui a proposé ses services, me rappelle Omar Sy en raison de son physique et de son caractère enjoué. Il tient le crachoir en permanence. La visite du marché principal situé au nord de la ville promet d’être un régal avec eux.
Nous sommes en effet flanqués de deux gardes du corps on ne peut plus dévoués, revêtus de vestes jaunes et vertes et de casquettes noires. Ils forment une véritable escorte qui ouvre toutes les portes. Nos gars touchent à tout, expliquent tout.
En pénétrant dans ce marché couvert, ce qui frappe avant tout ce sont les couleurs et les senteurs. Les couleurs vives et variées des pagnes, des bobas, des turbans et les senteurs de l’huile de palme, des poissons fumés, des épices africains, si naturelles et si fortes. Ce secteur alimentation regorge de produits originaux tels que le wagassi16, les boules noires de moutarde, la couenne en morceaux, les énormes tubercules d’igname comme je n’en avais jamais encore vu, le fonio17, les pistaches, les noix de cajou, spécialité de Parakou, le beurre de karité, les fleurs et les fruits de baobab. Des condiments et épices de toutes sortes sont présentés parfois en sachets, accompagnés des instructions d’utilisation mais le plus souvent dans des paniers ronds tapissés de toile qui permettent d’en voir les couleurs éclatantes et d’en humer les parfums : tomate en poudre, poivre noir, poivre vert, gingembre, cumin, safran, ail, mélange d’épices etc. Et sur de nombreux étals, la base de l’alimentation béninoise : huiles de palme, huiles de coco, manioc, patates douces, piments, riz local, akassa, présenté dans des feuilles de bananier:
2013 Vendeuses magnifiques, épices odorantes, convivialité
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21/10/2013
PRESENTATION RETOUR AU PAYS NATAL. Haïti, Petit-Goâve. Editions L’Harmattan
2 avril 2013
Après des décennies d'absence, Mario Blaise retourne en Haïti et se trouve devant une bien triste réalité : le temps a vraiment tout balayé et les événements qui ont frappé le pays n'ont rien arrangé.
Alors que son premier livre, Le Flamboyant, a fait revivre sa petite enfance à Petit-Goâve dans les années 50, Retour au pays natal,tout en se replongeant dans les souvenirs de cette période bienheureuse, nous livre un état des lieux en 2012 et un constat de quasi-disparition de la terre qu'il gardait dans ses pensées puisqu'il ne retrouve rien ni personne à l'exception de son vieil ami Odilon.
La découverte de ce monde perdu changera-t-elle son attitude envers son propre passé ? Arrivera-t-il à se libérer, à s'échapper de sa petite enfance et de Petit-Goâve ? A t-il une nouvelle identité ?
Les éditions L'Harmattan
et l'auteur, Mario BLAISE
ont le plaisir de vous inviter
à la présentation de l'ouvrage
Retour au pays natal. Haïti, Petit-Goâve
mardi 23 avril 2013 à 19h
Espace L'Harmattan
21 bis rue des Ecoles, 75005 Paris
Metro Maubert-Mutualité, ligne10 Bus 63, 86, 87
Petit-Goâve 2012. Le grand cimetière
Petit-Goâve 2012. Le petit cimetière
Petit -Goâve 2012 Ce qu'est devenue la maison de mon enfance
Une rue de Petit-Goâve. 2012
Petit-Goâve 2012. La rue St. Paul. 1000 fois arpentée
Petit-Goâve 2012. L'ancien Calvaire devant ce qui fut l'école des Frères
Ce qui reste du mausolée de l'empereur Soulouque
Port-au-Prince 2012. Le quartier de la cathédrale après le tremblement de terre
Port-au-Prince 2012 Pavillon de chirurgie. Hôpital général
Port-au-Prince 2012. Projet de reconstruction
Port-au-Prince 2012. L'Occupation
Port-au-Prince 2012. Ruines du Palais National
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EXTRAIT COURT RETOUR AU PAYS NATAL éditions L'Harmattan.
La maison où naquirent mes tantes et où elles passèrent toutes leurs longues vies s'était effondrée au cours du séisme de janvier 2010.Bien avant, elles s'étaient éteintes une à une. Elles avaient fait leur temps.
Je refoule ma tristesse devant l'avalanche de souvenirs qui remontent : mes cinq tantes encore valides vont, viennent et papotent ; elles sont moins âgées que je ne le suis actuellement. Elles avaient la même taille, la même morphologie et je m'étais amusé à les prendre en photo alignées l'une à côté de l'autre.
Ma génération aura remplacé la leur et s'apprête à disparaître à son tour.
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17/10/2013
Extrait long LES TRIBULATIONS D'UN HAÏTIEN DE LA DIASPORA (éditions Manuscrit)
16 décembre 2007
- Je me sens bien, content de te voir, content d'être avec toi. Mais je m'aperçois que la vie fait parfois des embardées. Elle nous réserve même beaucoup de surprises. Maman Mariette a certainement mal accepté ton départ. Elle vit en Haïti avec les filles, toi en Afrique, Michel aux U.S.A, moi en France. C'est le grand écart. Les familles haïtiennes sont de plus en plus éclatées, disséminées aux quatre coins du monde. Un mot qui est depuis peu d'usage courant dans notre pays et qui est aussi utilisé en créole, c'est celui de diaspora. Les Haïtiens de l'extérieur sont de plus en plus nombreux. Nous allons aussi devenir étrangers l'un à l'autre. Nous ne vivons plus les mêmes choses au quotidien. Nous n'employons plus les mêmes mots pour nous exprimer. Nous ne nous voyons plus. En ce qui concerne notre seule famille, qui peut dire quand nous serons à nouveau réunis tous ensemble ?
- L'essentiel est sans nul doute que nous soyons encore en vie. J'ai une terrible nouvelle à t'annoncer, Luckner : dans le groupe des dix neuf officiers fusillés pour conspiration la semaine dernière à Port-au-Prince figure le frère aîné de ton amie Virginie, celui qui faisait partie de la Garde Présidentielle.
- Serge ! s'exclame Luckner. Ce n'est pas vrai. Ce doit être la consternation dans la famille.
- C'est plus que la consternation. Et dans la même veine, le père de Luckner poursuit : Comme un malheur arrive rarement seul, monsieur Dumelle a fait une crise cardiaque en apprenant la nouvelle de l'exécution de son fils.
- Il s'en est sorti, je présume ?
- Les deux pieds devant, comme on dit. Il aurait certainement été sauvé s'il vivait à l'étranger. Mais chez nous, les secours mettent un temps fou pour arriver. On ne parle plus que de ces morts en série dans Port-au-Prince. Puis, après une courte pause, le père de Luckner ajoute : Quand on pense que la famille Dumelle a caché Le Nasilleur pendant des années sous le régime précédent. Madame Dumelle vidait elle-même nuit et jour les pots de chambre de Vava. Je ne suis pas étonné qu'il n'ait pas gracié Serge. Il considère la reconnaissance comme une lâcheté.
Luckner est abasourdi. Il reste tout pantois, livide.
- Réagis, fiston. Je suis désolé de t'assaillir avec cette avalanche de mauvaises nouvelles. J'ai retardé au maximum le moment de t'en informer.- Je réagis, papa, à ma façon. Je suis K.-O. Je pense à Virginie qui devait voyager bientôt, à Man Cicine, sa mère. Que vont-elles devenir ? Courent-elles un quelconque danger ?
- Je ne pense pas qu'elles risquent quoi que ce soit. C'est le double choc psychologique qu'elles doivent encaisser.
New York 2006 Manhattan
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Présentation Les Tribulations d'un Haïtien de la diaspora. Roman historique
16 décembre 2007
Luckner Desvignes, un jeune étudiant haïtien, découvre la France des années 60 et porte un regard critique sur les réalités de son pays natal.
La dérive politique et économique compromet l'installation du jeune médecin à Port-au-Prince. C'est triste et amer qu'il consent à partir pour les Etats-Unis.
À travers l'histoire personnelle de Luckner Desvignes, celle de la violence et de la misère en Haïti, ce roman traite du problème universel de l'exil et parlera au cœur de tous les hommes.
Port-au-Prince 1979. Quartier commercial
Port-au-Prince 1979. Maison de commerce
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Extrait court Les Tribulations d'un Haïtien de la diaspora
Est-ce normal qu'une mère soit obligée de se séparer de ses enfants une fois devenus grands, le plus souvent sans espoir aucun de les revoir, est-ce normal ? gémit sa mère qui écoutait la conversation tout en préparant du grio dans la cuisine. Et elle poursuit, d'une voix meurtrie : neuf fois sur dix, nos enfants, une fois diplômés, restent dans le pays d'accueil. Ils ne reviennent que pour les funérailles des parents. On nous a appris à être fières de les voir partir étudier à l'étranger, pour réussir plus tard dans la vie. Pour ma part, je préfèrerais les avoir autour de moi, tous ici. Que j'aimerais créer l'association des mères à qui l'on a ainsi arraché les enfants.
- Maman, maman, tu as mille fois raison. Mais ne te mets pas dans des états pareils si tu ne veux pas que ta tension monte. Les choses s'arrangeront ici et je fais le serment que nous pourrons tous bientôt vivre dignement ensemble dans notre beau pays.
Le jeune homme se lève et rejoint sa mère qui vient de se retirer dans la cuisine, presque en sanglots. Il l'entoure de ses bras et la serre tendrement et longuement contre lui.
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Extrait court Désir d'Ailleurs Chroniques de voyages, éditions Manuscrit
« Guillaume Lelièvre termina son énième remplacement dans un lycée de l'est parisien. L'Education Nationale ne fit jamais de lui un prof d'espagnol titulaire. Il ne le désira pas. Il préféra tantôt travailler à la pige pour un hebdomadaire, tantôt accompagner un groupe de voyageurs en Equateur, au Pérou, en Bolivie ou au Brésil, mandaté par un tour-opérateur. Ou, à des périodes moins fastes, pointer tout bonnement à l'A.N.P.E.
La vie commune avec Constance devint une galère pour cet Auvergnat de quarante ans, brun, râblé, petits yeux rieurs. Il ne parvenait plus à tolérer les invectives d'une compagne très casanière qui refusait de quitter sa Normandie natale. On raconte que son plus long voyage a été le Mont Saint-Michel.
Constance traitait Guillaume d'individu instable, dépourvu d'ambition. Il reconnaissait que ses dents de devant ne traînaient pas par terre. Sa seule ambition est de pouvoir mener son existence comme il l'entend : loin des contraintes, évitant la monotonie… »
Nicaragua 2005 île de Omotepe
Costa-Rica 2005 île de Tortuguero
Chili 2003 San Pedro de Atacama
Santiago du Chili 2003. Cimetière des enfants
Uruguay 2003 Colonia del Sacramento
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Présentation Désir d'Ailleurs Editions Manuscrit. Chroniques de Voyages
11 décembre 2007
15:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
RENCONTRE avec Mario Blaise. Eaubonne Magazine Janvier 2003
La maison de mon enfance
Haïti, c'est pas fini !
Mario Blaise, 59 ans, Eaubonnais depuis 35 ans et originaire d'Haïti, "citoyen du monde", est parti à la recherche de ses origines. Il publie Le Flamboyant, récit de sa petite enfance en Haïti, quête des origines et témoignage sur la vie à Haïti dans les années 1950.
"On n'écrit pas pour faire prendre de l'air à des mots difficiles, jamais employés, dit Mario Blaise. Mais pour se faire comprendre et transmettre ce que l'on ne veut pas perdre. Et être simple, pour cela, c'est suffisant." Et c'est ainsi, tout simplement, qu'il a écrit son premier livre.
Son fils, né en France, lui a demandé de raconter son enfance en Haïti. Ainsi Le Flamboyant est-il paru. C'est l'histoire d'une famille aisée vivant à Petit-Goâve ( à 60 km de Port-au-Prince) entre 1947 et 1955. C'est le récit des années de jeunesse de Pascal (le narrateur), de la vie quotidienne à Petit-Goâve dans le contexte culturel, sociologique et historique d'Haïti. Tout cela se passe avant la dictature de Duvalier et l'aggravation de la situation économique, quand le pays, bien que pauvre, connaissait encore une vie sociale. L'expression " douceur de vivre" y avait encore un sens.L'écriture de ce livre répond également à une motivation "existentielle" : "une fois libéré de mes occupations professionnelles, j'ai enfin pu consacrer du temps à répondre à toutes ces questions sur mes origines : qui suis-je, quelle est ma famille, où est-ce que je vis, quels sont mes amis, quelles sont mes racines, quels sont mes droits, etc ? Tout cela me préoccupait depuis longtemps. J'ai entamé un cheminement vers moi-même et vers mes racines, à travers l'histoire de ma famille et celle de mon pays, qui parfois se rencontrent."
Le résultat, c'est un récit plein de couleurs, vives comme les fleurs du flamboyant, cet arbre sous lequel se retrouvaient les copains dans la cour de l'école des Frères, à Petit-Goâve. Un récit plein de fraîcheur et d'humour également. Un tableau, quelques tranches de vie de l'époque.
Parti tôt de son pays, Mario Blaise se dit aujourd'hui "partout comme chez lui". Il aime parcourir le monde, il "vit pour voir".
"Je me sens apaisé depuis que j'ai retrouvé mes origines, mais c'est vrai que mon "déracinement" fait que je me suis toujours senti à l'aise partout. Et puis, je ne suis pas à la retraite pour rester chez moi à épousseter les bibelots !"14:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)